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Page:Barillon-Bauché - Augusta Holmès et la femme compositeur, 1912.pdf/89

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AUGUSTA HOLMÈS ET LA FEMME COMPOSITEUR

d’Andromède, décrire avec éclat l’arrivée libératrice de Persée, puis l’ivresse des amants et leur apothéose.

La conception, les plans sont bons, certaines phrases jaillissent vives et brillantes, le contrôle sur leur distinction manque toujours, ainsi que le tact et le jugement, qui pouvaient éviter des imperfections d’autant plus irritantes que supériorité de l’artiste qui s’en rendit coupable est incontestable.

Malgré des faiblesses inhérentes à sa nature et à ses procédés harmoniques, Holmès a donné des œuvres beaucoup moins imparfaites et infiniment plus intéressantes que celles dont il vient d’être question ; ce sont : Les Argonautes, Ludus pro Patria, Lutèce, et même d’assez importants fragments de sa peu triomphante Montagne Noire.

À côté de ces volumineux édifices, je signale une simple fleur, un lys, peut-être le seul parmi les coquelicots pourpres, les tubéreuses, les gros bleuets, les voyants tournesols, les lourds dahlias, dominant dans la gerbe d’Holmès : c’est un court prélude pour piano[1] intitulé : « Ce qu’on entendit dans la nuit de Noël », il s’inspire du texte suivant :

« Les bergers, s’étant éveillés, virent dans les cieux les anges se dirigeant vers Bethléem ;

« Les airs s’emplirent de leurs chants, puis ils s’éloignèrent…

  1. « Ce qu’on entendit dans la nuit de Noël » prélude — piano seul – pour les Contes mystiques, poésie de Stephan Bordèse, édition Durand. C’est la seule pièce (avec une Polonaise… inutile) qu’Holmès ait écrite pour l’instrument si justement favori de nos grands compositeurs.