Page:Barman - Simplon, Saint-Gothard et Lukmanier, 1861.djvu/57

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la Suisse de 1861 à celle de 1813, de 1814 et de 1815, serait aussi injuste, que d’attribuer aux Milanais d’aujourd’hui les sentiments qui les animaient en 1814 ; à Victor Emmanuel II, premier roi d’Italie, les versatilités de Victor Amédée II, premier roi de Sardaigne, qui passait sans scrupule, quelquefois dans la même campagne, de la France à l’Autriche et de l’Autriche à la France.

Au reste, en ce qui concerne le passage par le Simplon, l’Italie n’aurait pas a se reposer sur la Suisse seule du soin de le défendre ; elle en possède elle-même une portion importante à partir de Gondo, et les gorges de la Doveria sont assez profondes et assez resserrées pour en rendre la défense facile sur le sol même de l’Italie. Sous ce rapport, le Simplon doit procurer une satisfaction pleine et entière aux préoccupations des Italiens, et obtenir à leurs yeux la préférence sur le Lukmanier et le Saint-Gothard. Rien n’est plus naturel et plus légitime que de compter sur soi plutôt que sur autrui, quand il s’agit de la défense de son pays.

Le chemin de fer par le Simplon présente, de plus, un autre avantage qui doit être hautement apprécié en Italie ; c’est celui d’être moins exposé que les autres passages des Alpes, et surtout que celui du Splugen qu’on préconise à Milan, à être envahi par l’Autriche en cas de guerre. Tant que les forteresses du quadrilatère resteront en la possession