remplacées par des poèmes français. Le plus ancien monument rythmique français que nous connaissions est la Cantilène de sainte Eulalie, qui date du ixe siècle. Dès ce premier essai, on sent que notre idiome ne sera jamais aussi musical que le grec et le latin. Tous les sons le composant ont approximativement une égale durée ; on ne les peut distinguer que par leur intensité.
Le mètre le plus employé depuis l’Eulalie jusqu’à Marot et Ronsard est le vers de dix syllabes, césuré après la quatrième syllabe. Le majestueux alexandrin, que l’on rencontre bien à la fin du xie siècle (Voyage de Charlemagne à Jérusalem) et qui, au xiie siècle, avec le Roman d’Alexandre, dont le nom lui reste, a quelques instants de vogue, ne fait point pressentir sa gloire future. La légèreté du décasyllabe convenait mieux à l’esprit de