Aller au contenu

Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nances. Il accorde sans vergogne les brèves avec les longues. Il ne boude nullement la coupe ternaire. Il peignait à fresque. Il était auteur dramatique, non pas ciseleur de sonnets. Molière, il faut le rappeler, n’a pas eu plus que Corneille le souci du chant. S’il atteint à l’harmonie, c’est par ricochet, pourrait-on dire. Tel ne fut pas son but. Pouvoir tout exprimer en vers, voilà ce qu’il chercha. C’est ce qui lui fit perfectionner la forme qui, en même temps que la plus souple, se trouve être aussi, par une heureuse coïncidence, la plus harmonieuse : le vers libre. Amphitryon et Psyché écrits dans ce mètre sont deux œuvres délicieuses. Molière y devient réellement lyrique. Ce n’est pas cependant qu’il fasse appel à tous les mètres ; il n’en emploie guère que quatre ; mais il sait les alterner très ingénieusement :