avait proclamé la liberté absolue de la césure. Messieurs les décadents ne furent pas longs à la supprimer complètement. Banville avait prétendu que, seule, la rime fait le vers. On le prit au mot, et l’on écrivit des lignes de prose au bout desquelles on mit des rimes quelconques. On alla plus loin. Banville avait dit : « J’aurais voulu que le poète, délivré de toutes les conventions empiriques, n’eût d’autre maître que son oreille délicate subtilisée par les plus douces caresses de la musique. » Bien interprétées, ces paroles formulaient le plus légitime des vœux. Or qu’augurèrent de ce principe nos modernes réformateurs ? Que « poète est maître chez soi », que « le vers est partout dans la langue où il y a rythme ». Il est vrai que récemment nos Jeunes déclaraient que « quiconque, désormais, écrivant un vers de forme
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