sûreté, décrétèrent la confiscation de l’île d’Égine. La population tout entière fut expulsée de ses foyers, et les terres furent partagées entre des colons athéniens désignés par le sort. Les Éginètes expatriés se répandirent misérablement dans les cités doriennes. Lacédémone leur donna pour asile la ville de Thyrée, d’où les Athéniens ne tardèrent pas à les chasser de nouveau. Si l’on en croit Thucydide, ceux qu’on fit prisonniers furent mis à mort ; selon d’autres historiens, on leur coupa le pouce de la main droite, afin de les mettre hors d’état de servir autrement qu’en qualité de rameurs. »
Vous avez là un échantillon de la politique extérieure des Athéniens ; quant à leur politique intérieure, le cours même de cette leçon vous en fournira d’assez tristes exemples.
Voilà la philosophie, la religion, les mœurs et la politique que Socrate trouvait à Athènes et qu’il entreprit de réformer. Telle fut en effet la mission à laquelle se voua cet obscur et pauvre citoyen d’Athènes, ce fils du sculpteur Sophronisque et de la sage-femme Phénarète, qui devait rendre à jamais illustre le nom de Socrate.
Ayant lu sur le fronton du temple de Delphes ces mots : Connais-toi toi-même, il fut frappé du sens profond, mais jusque-là incompris, de cette parole. Comme le Verbe de l’Évangile, elle était dans le monde, mais le monde ne l’avait pas connue. So-