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Page:Barni - Manuel républicain.djvu/103

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L’IMPÔT.

l’impôt, qu’elles arrachaient au peuple, pour entretenir le luxe d’une cour, satisfaire les caprices du souverain, distribuer des faveurs, payer de gros traitements ; et elles n’ont pas moins outragé le second, soit en exemptant de l’impôt ceux qui auraient dû surtout le payer, soit au moins en le répartissant de telle sorte que le principal poids en retombât sur les plus pauvres.

Une république digne de ce nom, n’ayant d’autre règle que l’utilité publique et bornant ses dépenses au strict nécessaire, se montrera aussi économe des deniers publics que les monarchies en ont été prodigues. Elle s’appliquera à être, à l’inverse des monarchies, un gouvernement à bon marché. Elle sait que l’impôt est toujours une chose lourde aux contribuables, et elle s’efforcera, sans manquer à aucune de ses obligations, de les en charger le moins possible. Elle supprimera donc les dépenses superflues, les sinécures, les gros traitements, tout cet attirail des monarchies qu’exclut le système républicain.

D’un autre côté, — c’est surtout sur ce point que nous avons à insister dans ce chapitre, — elle se conformera rigoureusement à ce principe de justice qui veut que chaque citoyen ne contribue aux charges publiques qu’en proportion de ses moyens. Elle écartera donc les impôts qui frappent les objets de première nécessité (sel, sucre, boissons, etc.), parce que ces impôts ont pour effet de rendre plus onéreux les moyens d’existence et qu’ils pèsent ainsi plus lourdement sur les citoyens pauvres ou peu aisés que sur