Page:Barni - Manuel républicain.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
QU’EST-CE QUE LA LIBERTÉ.

doivent tous participer à la formation des pouvoirs chargés de la faire ou de l’exécuter c’est ce que l’on appelle spécialement l’égalité politique. Sans cette double égalité, les membres de la société, au lieu de former, comme il est juste et conforme l’intérêt général, un seul et même corps, sont divisés en classes distinctes et nécessairement hostiles : la loi n’étant pas la même pour tous, on a une classe de privilégies en face du reste de la nation ; et tous ne participant pas au gouvernement de la chose publique, d’un côté sont les gouvernants et de l’autre les gouvernés.

Plus de privilèges, plus de distinctions de castes ou de classes, tous citoyens au même titre, telle est l’égalité dans l’État. Elle n’existe pleinement que dans la république.

Peut-elle aller jusqu’au nivellement de toutes les fortunes sous un même cordeau ? Non, car ce nivellement serait la ruine de la liberté. Mais ce doit être l’effet de la liberté même, éclairée par une solide instruction, et de lois habilement combinées en vue de l’intérêt public, d’éteindre dans la société la misère, de développer le bien-être général et de rapprocher de plus en plus les conditions sociales.

Ceci nous conduit au troisième terme de la devise républicaine : la fraternité.