Page:Barni - Philosophie de Kant.djvu/11

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VII ont le même objet, et qu’il m’a parut plus simple de les exposer successivement, avant d’entreprendre d’en apprécier les principaux résultats. De cette manière aussi le lecteur n’aura pas la peine de chercher lui-même parmi mes propres réflexions la vraie reproduction de la pensée de Kant, et il lui sera plus facile de faire abstraction des premières pour ne s’attacher qu’à la seconde, qui lui offrira du moins un exact et utile commentaire. Je sais que les circonstances actuelles sont peu propices à des travaux de ce genre. Les préoccupations politiques absorbent les esprits. De plus, l’intolérance catholique, forte, cette fois, du concours d’un voltairianisme hypocrite et peureux, renouvelle ses persécutions contre la philosophie. Grâce à cette alliance inouïe, les travaux les plus sérieux de la libre pensée sont aujourd’hui des causes de disgrâce. N’importe, poursuivons notre œuvre avec courage continuons, d’un esprit ferme et indépendant, nos recherches et nos études; et, avec l’aide des grands philosophes, ces lumières de l’humanité, travaillons à éclaircir et à propager les principes éternels qui doivent diriger la société dans ses transformations, et qui, dans tous les cas,’ nous serviront à traverser dignement ces temps d’agitation et d’épreuve. Sous ce rapport, je ne connais pas de meilleur guide que Kant. Août 1851. Jules BARNI.