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CHAPITRE IX

LES DERNIERS FEUX, LES PLUS BEAUX,
D’UN SOLEIL QUI VA BIENTÔT PÂLIR

Le 28 janvier, au matin, rue Dumont-d’Urville le Général dit à ses visiteurs, parmi lesquels Sturel :

— J’ai, été élu parce que je représente l’ordre. Je tiens pour mon premier devoir d’éviter un conflit. J’irai à la Chambre quand personne ne m’attendra

Dès deux heures, la terrasse des Tuileries les quais et la place de la Concorde se couvrant de Parisiens vainement tournés vers l’Étoile, Sturel se rabattit rue de Prony.

Méoontent de ses négligences envers son amie et pour la distraire, il lui avait présenté Rœmerspacher et Suret-Lefort, qu’elle avait jadis entrevus à la Villa Coulonvaux. Elle apprécia le jeune historien. Pour l’entretenir de François, elle composa une certaine fable qui la faisait une compatriote, une amie d’enfance, devenue une sœur, sans aucune faiblesse amoureuse. Dans le petit salon où, parmi de gentilles vieilleries qui sont les joujoux des grandes personnes se mouraient perpétuellement des tulipes jaunes