Page:Barrès – L’Appel au Soldat.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
286
L’APPEL AU SOLDAT


Vidi ego defessos multo sudore lavacri
Fastidisse lacus, et frigora piscinarum,
Ut vivis fruerentw aquis ; mox amne rcfotos
Plaudenti gelidum flumen pepulisse natatu
.

« J’ai vu beaucoup de personnes épuisées par les grandes sueurs… se baigner dans des eaux courantes être d’abord réchauffées dans le fleuve, et chasser le froid de l’eau en la coupant à la nage. »

Et le soir, au lieu d’un bon sommeil, le léger surmenage d’une telle vie et notre plaisir nous donneront un peu d’insomnie, pour jouir, par les fenêtres ouvertes, des paisibles rumeurs qui jadis furent les fées de la Moselle lunaire. Car seule la rivière fuyante, au milieu de ces provinces qui ne sont plus semblables à elles-mêmes, n’a pas changé : après quinze cents ans, elle demeure semblable aux descriptions d’un naturalisme élégant et assez méticuleux qu’en donnait vers 360 l’administrateur galloromain :

Respondet colli Qaum glaucus opaco
Respondet colli fluvius, frondcre videntur
Fluminei latices et palmite consitus amnis
.

« Lorsque le fleuve représente l’image de la colline, l’eau paraît avoir des feuilles et le fleuve être implanté de vignes. »

D’ailleurs, Saint-Phlin replaçait très vite le volume sur la tablette, et disait :

— Ça, c’est l’amusement. Mais, mon cher Fran-

    part de son nationalisme lorrain aux travaux du comte d’Haussonville, de M. Charles Guyot, du frère M.-B. Schwalm, de l’abbé D. Mathieu, du comte de Ludres, de M. Lucien Adam. etc. Il a lu tout ce qui concerne l’événement de Varennes.