Page:Barrès – Leurs Figures.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
VAINES DÉMARCHES DE STUREL

presque un demi-siècle auparavant, il avait tracé sur une carte la ligne qui devait unir deux mondes, débile maintenant, inerte, désolé, ramenant sur ses genoux glacés sa couverture de voyage, le grand voyageur se mourait en silence. » C’est M. Anatole France qui trace ce portrait en s’asseyant au fauteuil académique de M. de Lesseps (1894). Il faut replacer en outre sur l’épaule du vieillard, ce que l’orateur crut devoir négliger : son singe familier qui grimace.

Le prévenu Eiffel, ami et complice d’Hébrard (du Temps), bénéficiait d’avoir, dès la première heure, mis sa confiance dans Waldeck. À peine si ce jour d’atelier le faisait blafard. C’est de son hôtel et dans un coupé correct qu’il venait aux heures d’audience s’asseoir auprès de MM. Cottu, Marins Fontane et Charles de Lesseps, de qui le teint terreux révélait les misères du cachot.

Chez MM. Cottu et Charles de Lesseps, sur ce banc de correctionnelle, quelque chose d’aimable et de mondain subsistait. M. Charles de Lesseps ressemblait à l’intelligent Freycinet, tandis que M. Cottu, petit homme, bâti pour les exercices physiques, montrait une physionomie toute déformée par son effort cérébral dans ces longues séances.

Les figures de MM. Eiffel et Marius Fontane ne tranchaient point dans ce milieu de chicane et de procédure.