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CHAPITRE XIV

LETTRE DE SAINT-PHLIN
SUR UNE « NOURRITURE » LORRAINE

Saint-Phlin était de ces personnes à qui Sturel avait demandé de l’argent pour une caisse d’« action ». À la fin de mars sa réponse arriva :

« Mon cher Sturel,

« Je ne comprends pas clairement ce que tu veux dire quand tu parles de « passer à l’action ». D’une manière précise, tu m’invites, n’est-ce pas, à subventionner des émeutes ? Et pour préjuger de mon acquiescement, tu rappelles nos promenades le long de la Moselle ! Mais, François, je te prie de le considérer, en allant à Custines, à Metz, à Trèves, je voulais étudier des cas concrets, sortir de la métaphysique et de l’abstrait politique. Je me préoccupais de former ma raison sur les choses de ma région ; je crois que tu as orienté ton imagination d’après l’Italie, l’Espagne, Paris. Je suis lent et prudent comme un village lorrain ; tu as l’esprit agité et révolution-