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LE SABBAT NORTON

« attitude et de mon langage, non seulement je ne m’excuse pas vis-à-vis de lui, mais je n’ai qu’un regret, qui est de n’avoir pas eu assez d’autorité personnelle pour le flétrir encore plus hautement que je n’ai fait. »

Déroulède, en rejoignant sa place, croisa Millevoye qui gagnait la tribune.

— Millevoye, restez tranquille, vous allez tout affaiblir.

— Non, j’ai quelque chose.

La déclaration de Millevoye, très brève, se résuma dans une phrase :

— M. Déroulède a raison et je vous dirai jeudi pourquoi M. Clemenceau est le dernier des misérables.

C’était tout remettre en question. Déroulède n’avait rien démontré, si ses paroles restaient à prouver jeudi.

Les deux boulangistes partirent dans la même voiture. Millevoye, pressé d’interrogations, se dérobait.

Déroulède l’assigna devant le groupe boulangiste pour le lendemain mardi.

Millevoye n’y parut point. Alors Déroulède très inquiet déclara dans les couloirs du Palais-Bourbon :

— Je ne permettrai pas qu’il parle au nom du parti boulangiste.

Le mercredi matin, vers, midi, il reçut de Mil-