pensée vers Sturel, mais une pensée presque hostile : « S’il n’avait pas toujours obéi à ses nerfs, quelle belle occasion il eût trouvée aujourd’hui pour développer la philosophie nationale ! »
Rœmerspacher devina la souffrance du pauvre Saint-Phlin, si mal interprété. Il lui mit familièrement le bras autour du cou pour l’attirer et, à l’oreille :
— T’inquiète pas, Henri, tu gagnes du terrain. Suret parle comme Bouteiller, mais il plaide où Bouteiller prêcherait. C’est l’avocat succédant à l’apôtre.
Et puis un quart d’heure après, comme Suret-Lefort, en gâtant de libéralisme les dures doctrines de nécessité qu’implique la foi dans la terre et les morts, plaisait à droite et à gauche, Rœmerspacher, trop amant de la vie pour méconnaître que, sous un succès, il y a toujours une vertu, dit avec complaisance :
— Le bon petit soldat lorrain ! Pour devenir général, maréchal de France, vois comme il est prêt à tout.
Suret-Lefort avocat du terrianisme lorrain, Mme de Nelles fiancée à Rœmerspacher : ces faits du jour consacrent le double échec de Sturel et le disposent à la rêverie, à la solitude. L’été de la Saint-Martin se prolongeait tard en 1893. Le jeune vaincu, tandis qu’au Palais-Bourbon les