Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/146

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mesurée. Elles sont pleines des menus faits de ma jeunesse, et toutes colorées de mes jours passés. Et si j’aime y revenir, c’est moins pour leur art précieux que pour mes sentiments qu’elles raniment. Sur cette longue place d’arrière, à main gauche, ce froid hôtel ne va-t-il pas s’ouvrir ? Et de cette lourde porte, désormais inutile, ne pas voir sortir le compagnon de ma jeunesse, Stanislas de Guaita, tout rayonnant d’amitié et des beaux vers qu’il vient de créer ? Il m’entraîne, nous irons encore vers toutes les jeunes folies et joyeusement nous redoublerons mes absurdes gaspillages. Quel étudiant joignit jamais une telle impétuosité d’exubérance physique à un si vif sentiment intérieur du divin ? Je voudrais, ce soir, l’écouter