Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/162

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des voyageurs pressés. On y trouve une beauté tout en fleur, une admirable réussite, mais privée de lendemain ; on y respire moins nos vertus de terroir que la pensée d’une petite cour dont le roi fut, plutôt que le dernier des ducs de Lorraine, le premier des majors de table d’hôte. Les campagnes que parcourt aujourd’hui le jeune Allemand sont plus efficaces et meilleures faiseuses d’hommes.

Il y a des petits villages, isolés au milieu des espaces ruraux, qui, le soir, à l’heure où l’on voit rentrer les bêtes et les gens, m’apparaissent comme des gaufriers, et je crois que tout être, fût-il barbare prussien, soumis à leur action patiente et persistante, y deviendrait lentement Lorrain. Bien des générations reposent là, au cimetière, mais