Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/164

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regardent l’étranger avec indépendance, bien honnêtes au milieu d’une vie de droiture et de labeur ; il reconnaît chez les vieilles Lorraines, sous leurs bonnets gaufrés, non pas une âme meilleure et plus limpide que l’âme des vieilles mamans allemandes, mais une vive et saine malice ; il aime à voir les charmantes figures, déjà militaires, des enfants de quatorze ans, auprès des figures paisibles et claires de leurs grands-parents ; il écoute avec un plaisir de sympathie, çà et là, dans les champs, mêlé aux mots que les paysans disent aux chevaux, l’accent railleur et gentil des jeunes filles, de qui la halette, sous l’immense soleil, voile la figure… Bien que privées d’une beauté souveraine, les filles du pays messin, nettes et lumi-