Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/212

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pour l’anniversaire du vieux Guillaume ou de Bismarck, et chaque fois qu’il vient des troupes dans le pays. Puis ils s’occupent à dénaturer le domaine, bientôt s’en lassent et le revendent à quelque autre gâcheur.

L’âme de deux siècles de vie française palpite encore dans ces demeures déchues. En se promenant à travers les jardins de Gorze, Madame Baudoche retrouve des fantômes modestes, des divinités rurales et potagères dont elle écoute pieusement les voix.

Il est impossible de rendre ce que l’on éprouve si l’on vient réveiller une maison, un paysage après des années d’absence. Un profond silence enveloppe notre cœur et nous sentons s’élever du sol tout un monde de poésie où domine l’idée de la mort. La