Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/223

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sine, où la force fait défaut, nous apportons la plus riche matière humaine… »

Ainsi rêve le jeune Allemand, et voici qu’un arc-en-ciel se lève des prairies. Plus de vent ; tout est apaisé ; quelques coins d’un bleu Nattier apparaissent dans les nuées. Sur les pentes du plateau, où les écorchures montrent une terre ocreuse et pierreuse, des pêchers, des mirabelliers et quelques groupes de noyers font flotter de la fantaisie au-dessus des vignes mouillées ; dans les prés de la Moselle, au milieu des saules d’argent et des petits bois, si doux, si pacifiques, le vieil aqueduc romain de Jouy met une poésie à la Hubert Robert. Facile paysage aux croupes arrondies, avec juste un petit clocher pour lui donner du piquant.