Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/58

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duire une fermentation. Où je trouve mon équilibre et ma plénitude, il ne s’accommode pas.

Ce premier dimanche qu’il monta sur le plateau de Scy, le professeur Asmus, mal éveillé à cette nouvelle atmosphère, gardait une solide santé allemande. Il ne subissait pas encore cette électricité lorraine qui attire, repousse, désoriente les gens d’Outre-Rhin. Il ne connaissait pas d’une manière vivante le problème qui émouvait ses amis, le problème du devoir et de la destinée d’un loyal Allemand en Alsace-Lorraine. Aussi n’était-ce que pour la joie du rythme, avec la candeur d’un enfant qui ne voit pas le danger, qu’à la descente il se joignit à ses camarades et entonna la « Chanson du Rhin », le beau lied où, une fois de plus, les