Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/81

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dehors de l’histoire, seulement parce que personne n’est là pour les écrire. La vieille femme les avait vus et retenus. Tout au long du dix-neuvième siècle, elle savait mille aventures de guerre, d’amour et d’argent, des romans, des faillites et des fortunes surprenantes, une suite d’anecdotes vivantes et de portraits, des commérages, si vous voulez, mais qu’un Stendhal eût aimés.

Peut-être que Colette aurait d’elle-même jugé que c’étaient des histoires ressassées, des ravottes, dirait-on là-bas ; mais elle les entendait avec plaisir, en voyant qu’elles faisaient admirer sa mère par cet étranger. M. Asmus écoutait, bouche bée, comme il aurait suivi le cours de quelque maître autorisé. Il entrevoyait une civilisation nouvelle pour lui, et toute