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Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/95

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dames continuaient à coudre et le reprenaient, s’il avait trop mal prononcé. Mais peu à peu, le récit les intéressant davantage, elles cessaient de l’interrompre. Colette se laissait le plus aisément enlever à leur petite vie. Alors ses mains abandonnaient l’ouvrage. Elle était assise au bord de sa chaise, et, penché sur la table, tout son jeune corps souple dessinait une courbe. Dans cette attitude instable prolongée, elle semblait avoir une sorte d’oubli animal de soi-même, en même temps que son visage prenait l’expression la plus pure. On voyait bien qu’elle visitait les vieux burgs de la Moselle, ou, mieux encore, qu’elle était auprès du Cid, avec M. de Puymaigre.

Un jour, ils tombèrent sur un passage où