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Page:Barrès - Le Bi-centenaire de Jean-Jacques Rousseau, 1912.djvu/16

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expliquer brièvement. J’admire autant que personne l’artiste, tout de passion et de sensibilité, le musicien, pourrais-je dire, des Rêveries d’un promeneur solitaire, des Confessions et de la Nouvelle Héloïse. L’homme lui-même, cette vertu pauvre et revêche alliée à cet amour lyrique de la nature et de la solitude, non, je ne ferai pas son procès. Et je ne conteste pas que du point de vue social il n’ait eu son moment d’utilité, de bienfaisance même, quand il apportait, dans une société intellectualisée à l’excès, une riche effusion d’imagination et de sentiments. Je sens toute la vérité de cette phrase que j’ai retenue d’un jeune émigré, du fils du général Custine,