Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/90

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entêtement de besoigneux, elle comprenait tout cela sans dédain ni répugnance. N’avait-elle pas vécu jadis dans un profond rapport avec nos aïeux du quinzième siècle, comme ceux-ci maladroits, très proches de la nature et étriqués !

Nous nous tûmes un long instant, car j’étais saisi par l’émouvante simplicité du paysage. À Aigues-Mortes, l’atmosphère chargée d’eau laisse se détacher les objets avec une prodigieuse netteté et leur donne ces colorations tendres qu’on ne retrouve qu’à Venise et en Hollande. Devant nous se découpait le carré intact des hautes murailles crénelées, coupées de tours et se développant