Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/118

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besoin nous agite, les uns et les autres, défendre notre moi, puis l’élargir au point qu’il contienne tout.

Telle est la loi de la vie. Avec nos futilités et parmi ces fausses nécessités qui nous pressent, qu’est-ce que Bérénice et moi-même ?

Cette tendre rêveuse souffre d’un bonheur perdu, rêve un peu confus et analogue à ces paradis que les peuples primitifs placent dans leur passé. Pour moi, dès mes premières réflexions d’enfant, j’ai redouté les barbares qui me reprochaient d’être différent ; j’avais le culte de ce qui est en moi d’éternel, et cela m’amena à me faire une méthode pour jouir de mille parcelles de mon