Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/125

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de sentir qu’on fait voir en ce moment le plus beau résultat de la civilisation, en ne se jetant pas l’un sur l’autre.

— Je vous croyais rentré à Arles, me dit Bérénice.

— J’ai manqué mon train, un peu volontairement ; voilà une heure que je suis dans la tour.

— Avouez que vous avez dormi là-haut, me dit M. Martin.

À ce ton, je reconnus immédiatement un de ces garçons qui se piquent d’esprit positif ; ils ont au moins l’esprit scolaire, c’est-à-dire l’habitude contractée dans les classes de croire que leur manière de sentir est la raisonnable, et tout le reste sottise ou hypocrisie. Or,