Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/137

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Serait-ce un esprit chimérique ? se disait-il, tandis que je lui parlais des misérables ; ou immoral ? quand j’en vins à vanter certain phalanstère religieux. Pour trancher, il eût admis volontiers l’une et l’autre hypothèse, mais mon amabilité d’un ton très simple le préoccupait, et de cette attitude sans signification il cherchait à tirer des conclusions, bien plus que des idées que je lui exposais. D’ailleurs, chacune de ses paroles était de vanité, et il me parut avoir, comme la plupart de ces hommes, un cerveau d’enfant dominé par des mots de spécialiste.

Saura-t-il jamais combien je l’ai goûté, l’excellent sot ! C’était un ingénieur de