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Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/187

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qu’ils satisfassent leurs sens et suppriment l’amour ; je me chéris trop pour me priver d’aucun plaisir. Seulement, à Bérénice, ce que je demande, ce n’est pas le petit corps, d’ailleurs fort élégant, qu’on lui voit, mais sa puissance de se concentrer, son sentiment du passé, tout ce misérable et charmant instinct qui m’avertit mieux qu’aucun naturaliste des véritables lois de la vie.

Le meilleur usage que je pus tirer d’elle, c’était bien nos heures de pédagogie, alors que je raisonnais, en les élargissant, tous les mouvements de cette petite âme qui ne peut rien dissimuler.

« Quel sentiment avez-vous pour moi ? » me demanda-t-elle un jour, avec