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le jardin de bérénice

médiocrité des salons, la demi-culture des bacheliers. Je vois bien que tu ne connais pas l’Adversaire ! Pour le mieux, de telles gens peuvent me communiquer des faits, quelques notions parfois exactes ; le peuple me donne une âme, la sienne, la mienne, celle de l’humanité !

J’entends bien l’objection où tu te réfugies :

« Que tu ne sois allé ni au salon, ni à la brasserie, soit ! » me diras-tu. « Mais pourquoi aller au peuple ? Pourquoi ne pas rester parmi les hommes de culture, de haute clairvoyance ? »

Pour tout dire, tu supportes malaisément que je fasse aussi bon marché de notre éducation de Jersey.