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le jardin de bérénice

Il est vrai, j’ai été curieux jusqu’à l’indiscrétion des moindres détails de ce tournoi, et je n’ai reculé de satisfaire aucune des curiosités que soulevait le principal champion, à qui sont acquises, on le sait, toutes mes sympathies. Mais il est un point où je me sépare, croyez-le, de mes amis. J’aime la modération, je réprouve les injures : la violence des polémiques parfois m’attrista.

— Je vous coupe, s’écria Renan ; c’est les injures que je préfère dans le mouvement boulangiste et je veux vous en dire les raisons.

Oui, cher Monsieur, je pense peu de bien des jeunes gens qui n’entrent pas dans la vie l’injure à la bouche. Beau-