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le jardin de bérénice

pas souffert quelquefois dans l’entourage si généreux pourtant, si loyal, de vos excellentes sœurs ?

» Par moi-même, j’avais de solides raisons pour être fanatique : cela eût été plus décent pour un philosophe. Des amis très honnêtes m’y engageaient fort. Mais la vie est trop courte ! Quand j’aurais, selon le système des sectaires, traduit ma passion dans une attitude contagieuse, ce qui d’ailleurs la déforme toujours, quel temps me serait resté pour acquérir de nouvelles passions ? D’ailleurs, il eût fallu conformer mes actes à mes idées. C’est le diable ! comme vous dites, vous autres chrétiens. Puisque, en ce monde, mon souci se