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Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/45

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le jardin de bérénice

La grande fille, qui mangeait des tartes avec une vive satisfaction, s’interrompit pour compter sur ses doigts :

— Je gagne à l’Éden douze sous par jour ; j’ai pour ma première communion dix sous par semaine de M. le curé, et il y a M. Prudent qui donne dix louis par mois.

— C’est vrai, répondit la sœur, mais à l’Éden on attrappe des amendes ; pour la première communion, il faudra un cierge, la robe blanche et ma toilette, et puis il y a les cigares de M. Prudent.

Mon compagnon se divertissait infiniment ; M. Prudent surtout le ravit.

L’enfant, à qui il faisait voir un écu, le saisit des deux mains avec une furie