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Page:Barrès - Le culte du moi : sous l’œil des barbares.djvu/277

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AFFAISSEMENT

Mais aussitôt par les Barbares sensuels et vulgaires sous l’œil de qui je vague, je serai contrôlé, estimé, coté, toisé, apprécié enfin ; ils m’admonesteront, reformeront, redresseront, puis ils daigneront m’autoriser à tenter la fortune ; et je serai exploité, humilié, vexé à en être étonné moi-même, jusqu’à ce qu’enfin, excédé de cet abaissement et de me renier toujours, je m’en revienne à ma solitude, de plus en plus resserré, fané, froid, subtil, aride et de moins en moins loquace avec mon âme.

« Oui, c’est trop tard pour renoncer d’être l’abstraction qu’on me voit. Je fus trop acharné à vérifier de quoi était faite mon ardeur. Pour m’éprouver, je me touchai avec ingéniosité de mille traits aigus d’analyse jusque dans les fibres les plus délicates de ma pensée. Mon âme en est toute déchirée. Je fatigue à la réparer. Mes curio-