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CHAPITRE XII
LA VRAIE RÉPUBLIQUE
Dès le 6 mai, Mouchefrin reçut un petit bleu :
« On désirerait connaître ce que vous vouliez dire hier, 5 mai, dans la cour des Invalides.
« Astiné Aravian,
« Villa des Anglais, rue de Balzac. »
« Villa des Anglais, rue de Balzac. »
Le lendemain, il gagna, vers dix heures du matin, la montagneuse petite rue. Il attendit longtemps dans ce qu’on nomme un élégant appartement garni ; on lui avait apporté du vin de Porto et des cigarettes de dames. Astiné enfin apparut : certainement, elle était toujours une créature de haut luxe et une personne très décidée. L’affreux garçon, en se dandinant, l’accueillit avec des sens très montés, que la timidité qu’elle lui imposa ne parvint pas complètement à abattre.
La conversation ne prit pas les chemins qu’il avait imaginés.