Il prend part aux attaques des 8, 9 et 10 mai ; blessé légèrement, il refuse d’être évacué et entre dans Carency le premier de tous, à la tête des hommes qui emportent le fortin. Il est proposé pour une citation à l’ordre de l’armée. Mais avant qu’elle n’arrive, il a redoublé son exploit !
Le 27 mai, écrit-il à sa mère, on n’arrivait pas à se rendre maître de la sortie d’Ablain-Saint-Nazaire, du cimetière et du chemin creux. Deux régiments successifs y avaient échoué. Nos progrès vers Souchez en étaient suspendus. Alors une suprême tentative fut décidée et un coup de main fut accompli par les deux plus audacieuses compagnies du 360e, qui a bon renom. Ma compagnie avait eu l’honneur d’être désignée. L’affaire tourna bien et dépassa toutes nos espérances. J’ai pu m’emparer de trois fois plus de terrain que je n’avais mission d’en conquérir. De plus, j’ai fait trois cents prisonniers, dont sept officiers, et pris six mitrailleuses. Le général du corps d’armée, voyant du haut de Notre-Dame-de-Lorette le coup de main réussir si pleinement, pleura, m’a raconté son officier d’ordonnance, qui vint m’apporter l’assurance que j’étais chevalier de la Légion d’honneur. On peut être fier de sa croix quand elle donnée pour un pareil