Page:Barrès - Les Diverses Familles spirituelles de la France, 1917.djvu/160

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fois ». Sur l’horizon lointain apparaissait Notre-Dame de Sion, les bras ouverts… » (Souvenir de Louis Colin).

À midi, le 1er octobre 1915, en Artois, trois jours après la prise de Souche, comme il examinait d’un trou de marmite, en avant de ses hommes, le terrain où il allait mener l’attaque des hauteurs (la cote 119) qui remontent du fond de Souche vers Givenchy-en-Gohelle, il fut foudroyé par un obus. Il tombait sur le terrain qu’il avait déjà mouillé de son sang et qu’il avait lui-même reconquis à la patrie (17). On trouva sur son cœur son memento : « Seigneur, mon Dieu, dès maintenant, quel qu’en soit le genre et selon qu’il vous plaira, d’un cœur tranquille et soumis, j’accepte de votre main la mort avec ses angoisses, ses peines et ses douleurs ». Ainsi causait-il dans le secret avec la Source de son honneur, de ses vertus et de son être. Mais ce qui s’adresse à nous, c’est la phrase qu’il avait écrite sur la mort de son cousin, le lieutenant de Cissey :