pêche pas de souffrir. Il semble que notre vocabulaire formé sur les coteaux modérés de la vie et approprié à nos occupations quotidiennes manque de termes pour nommer ces états extraordinaires et solennels. Du moins pouvons-nous les comprendre.
Ces bons Français ont conscience d’avoir trouvé leur vraie place et de s’unir à quelque chose de mystérieux et de supérieur, dont leur âme était avide, qui les soulève et les dilate. Leur joie sans nom, vous la trouverez décrite et analysée dans les Lettres du capitaine Belmont à sa famille, qu’a publiées Henri Bordeaux. Mais Belmont, c’est un saint et un grand intellectuel. Les lettres de Jacques de Laumont, sergent au 66e régiment d’infanterie, tué à l’ennemi, près d’Arras, le 22 septembre 1916, à l’âge de 23 ans, ne sont que d’un jeune être qui a dans le sang toute la tradition. Je ne sais pas de meilleur texte pour nous faire voir en action le « joyeusement » que prononcent tous ces traditionalistes, quand ils