Page:Barrès - Les Diverses Familles spirituelles de la France, 1917.djvu/205

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voir et par suite leur tendance au schisme. Jamais en France, à aucune époque de notre histoire, ni l’Église, ni surtout les ordres monastiques n’ont eu cette dévotion irraisonnée à la force que l’on voit aux prêtres et aux moines allemands.

Il y a bien des nuances dans l’unité catholique. La piété du Napolitain, par exemple, n’est pas celle de l’Anglais. Tout en professant le même Credo, les peuples gardent leurs différences. Le théologien, spéculant sur l’absolu, sur la simplicité essentielle d’un dogme révélé, n’a pas à tenir compte de ces variétés, qui ne menacent d’aucune manière les vérités fondamentales ; mais comment le philosophe nationaliste s’empêcherait-il de les enregistrer ? On peut admirer certes le catholicisme de François d’Assise et celui de sainte Thérèse, et en même temps trouver que, dans l’ensemble, la plus belle et la plus saine tradition du catholicisme est en France.