Page:Barrès - Les Diverses Familles spirituelles de la France, 1917.djvu/228

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quand ils causent en toute confiance avec leurs familles.

Nettement, ils se donnent pour tâche l’accroissement de la patrie au prix de leur sang. Ils veulent que la France fleurisse de ces carnages, et par elle l’humanité.

Le jeune Alfred-Eugène Cazalis, fils de pasteur, étudiant à la Faculté de théologie de Montauban, soldat au iie d’infanterie, qui va mourir à dix-neuf ans pour la France écrit à ses parents :

De plus en plus, en face de ceux qui ont lutté et qui sont morts, en présence de l’effort immense qui a été tenté, je pense à la France qui vient, à la France divine qui doit être. Je ne pourrais pas me battre si je n’espérais pas dans la naissance de cette France-là, qui, elle, aura valu qu’on tue et qu’on meure pour elle… (Lettres publiées aux éditions de Foi et Vie.)

Jean Rival, né à Grenoble, fils d’un professeur du lycée, étudiant à Lyon, qui va mourir pour la France à dix-neuf ans, écrit à son plus jeune frère :

… Mon plus grand réconfort, dans les moments difficiles que j’ai à passer ici, c’est de penser que