Page:Barrès - Un jardin sur l’Oronte, 1922.pdf/27

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si pauvre et si fort ? Qu’est-ce que j’aime en Syrie et qu’y veux-je rejoindre ? Je crois que j’y respire, par-dessus les quatre fleuves, un souvenir des délices du jardin que nous ferma jadis l’épée flamboyante des Keroubs.

— Oui, vraiment, une histoire curieuse, dit l’Irlandais, au bout d’une heure qu’il avait passée sans lever le nez de dessus son texte, et d’autant plus intéressante pour nous qu’elle se déroule dans la région. Avez-vous vu sur l’Oronte, en venant d’Homs et non loin du village de Restan, les ruines d’un château et d’un monastère ? Certaines cartes les indiquent sous le nom de Qalaat-el-Abidin, la forteresse des adorateurs. C’est là que vivait au treizième siècle (j’avoue que je viens de l’apprendre) un de ces roitelets vo-