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Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/160

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BERTHA ET ROSETTE

Arrivée à la xiiie station, la jeune fille fut frappée de l’expression de douleur que l’artiste a su reproduire sur les traits de la statue de la Vierge, qui dans ses bras reçoit le corps de son divin Fils.

Le soleil baissait à l’horizon ; agenouillée sur la pierre froide et dure, Bertha priait avec ferveur : « Mon Dieu, je vous en prie ; au nom de votre Fils, ne me refusez pas. Vierge Sainte, vous qui avez tant souffert, sauvez-le, rendez-le moi. »

Elle ne nomme personne. À quoi bon ? La Mère de douleurs connaît bien ses enfants. Elle sait bien ce qu’il leur faut.

Longtemps elle pria. Le soleil était disparu derrière les arbres lorsque enfin elle redescendit la montagne.

Qui dira jamais la vertu de la foi et de la prière ! Pleurer au pied d’une croix, dire tout bas ce que le cœur voudrait crier aux échos, demander à des êtres qu’on sait ne pas devoir nous répondre, et voilà déjà un réconfort.