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BERTHA ET ROSETTE

Un instant de silence suivit. Puis Rivest se mit à fredonner un refrain de chanson canadienne :


Pour voir ce tableau qui était cocasse,
J’étais bien placé, car j’étais le premier ;
J’en voyais plusieurs qui faisaient la grimace,
Car c’était l’instant du jugement dernier.


À peine eut il prononcé le dernier mot qu’il se prit la tête à deux mains et se mit à crier :

C’est ma couronne… Que c’est dur d’être Kaiser. C’est ma couronne qui me fait mal !

Et Rivest se mit à arracher les bandages et pansements mis autour de son front.

Le major dut intervenir pour calmer le blessé. Puis il revint reprendre l’interrogatoire du soldat dit Grand Boileau.

Augustin avait eu le temps de réfléchir. À toutes les questions du major, il répondit des faussetés ou des demi-vérités.

Les deux blessés furent vite sur pied ; ils furent dirigés vers un camp d’internement. Alors commença pour eux une vie de misères