Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
214
BERTHA ET ROSETTE

Elle l’imaginait suppliante, essayant de ses charmes à corrompre et éluder la surveillance d’une police vengeresse, qui finirait par la traîner devant les tribunaux.

Elle aussi sa conscience lui faisait de sévères reproches. Il lui semblait entendre la voix lointaine d’une Rosette trépassée, qui lui disait :

« J’étais née pour vivre une vie modeste mais heureuse, appuyée à un mari honnête. J’étais née pour continuer sur la terre canadienne, la chaîne des travailleurs et des croyants qui vivent contents de leur modeste sort, et qui meurent sans regret parce qu’ils ont confiance au Dieu qu’ils ont servi. Par une éducation fausse, vous avez mis en moi l’orgueil, le désir du luxe, le mépris des miens et de leur sort. Vous m’avez inspiré que j’étais au-dessus de ce rôle qui devait être le mien. Voyez où je suis tombée ! »

Et comparant le bonheur imparfait sans doute, mais réel et stable de leurs nièces, à