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BERTHA ET ROSETTE

canadiennes. Depuis deux semaines, j’avais visité une trentaine de paroisses. Et dans cette belle région du Lac Saint-Jean, j’avais trouvé l’une de nos populations les plus actives et les plus saines à tous les points de vue.

Pays admirable que celui-là où se rencontrent les beautés de la nature, la fertilité du sol, et la valeur physique et surtout morale des habitants.

Me suis-je endormi au milieu de mes pensées d’admiration et d’espérance pour mon pays et mon peuple ? Peut-être. Je fus tiré de ma rêverie par une exclamation :

— Tiens, les Boileau qui viennent faire leur pèlerinage.

Je constatai que je n’étais plus seul. Sur le banc où j’étais assis, non loin de la grotte, à l’ombre d’un cyprès, j’avais un compagnon. S’appelait-il Jean-Pierre ou Pierre-Jean, je ne lui ai pas demandé. Il était âgé, n’avait plus de cheveux ; ses pieds et ses jambes tordus lui donnaient une apparence de lutin.