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Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/26

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BERTHA ET ROSETTE

— C’est un jour comme un autre, dimanche ?

— Quelle différence trouves-tu entre un dimanche et un lundi, par exemple ?

Neuville fixa le Juif de son regard d’homme à la conscience tranquille :

— Le dimanche c’est le jour du bon Dieu, et à moins d’être un chétif, on ne travaille pas ce jour-là.

Et le Juif d’un ton sarcastique :

— Le jour du bon Dieu ! Croyez-vous à ça, vous ? Un homme comme vous, de votre intelligence, qui avez voyagé et parlez sept langues. Voyons ! L’avez-vous vu le bon Dieu ?

La tête du Canadien se relève en un geste de fierté, presque de défi.

— Je n’ai pas vu le bon Dieu, mais j’ai vu et je vois ses œuvres. Je crois que sans Dieu, sans sa loi, il n’y a plus sur la terre que des brutes. Et puis, c’est ni ci ni ça, c’est demain dimanche. Depuis une semaine, j’ai fait mon devoir de guide, demain je