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BERTHA ET ROSETTE

L’arrivée de l’Américain lui avait causé un réel et vif plaisir ; elle sentait que pour elle, il n’était pas un indifférent, mais elle sentait aussi qu’elle n’aurait pas voulu que son promis entendit les paroles de l’Américain, ni les siennes. Alors, elle se demandait : « Est-ce mal ? » Instinctivement son cœur honnête répondait : « Oui, c’est mal, puisque tu en rougirais. »

Mais le promis était si loin. L’Américain était si beau. Il n’y a pas de mal à s’amuser, même quand on a promis fidélité, pensait-elle.

Ses promesses, elle y tenait, oh ! oui ! Et dans son inexpérience de la vie, elle aurait été surprise, peut-être scandalisée et insultée, si quelqu’un lui avait dit qu’elle était sur la voie du parjure.

Elle tenait à ses promesses, et depuis le départ de son amoureux, jamais elle n’avait dansé. Ce soir, malgré le plaisir qu’elle en aurait éprouvé, elle s’abstenait. À plusieurs reprises, l’un ou l’autre de ses frères était