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conscience de croyants

frères il avait espéré, il n’avait demandé rien d’extraordinaire : une terre à lui, une chaumière modeste, une femme aimante et fidèle, qu’il aurait aimée sans partage, des enfants, dont il aurait fait des citoyens utiles à son pays et à leurs semblables.

Au lieu de cela, il était mercenaire, travaillant sans ambition, sans espérance ; il était pensionnaire à l’hôtel, le cœur malade, plein d’amertume, désespéré de la vie, et cela par la faute de ce faux Canadien qui, dans la chambre voisine, dormait tranquille, peut-être sans remords.

Le malheureux se retournait sur son lit, cherchant en vain le sommeil. C’était cette chanson du mauvais riche qui revenait à son esprit.


J’avais une fille, elle m’était chère et belle.
C’est encore toi qui me l’a ravie,
Pour un peu d’or, garniture de dentelles.
Tu as fait le malheur de sa vie,
Tu l’as perdue et cette fleur d’azur
S’est enfuie de ma pauvre maison,
Riche maudit, rebut de la nature,
Tu l’as conduite dans la perdition.