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conscience de croyants

Un instant, André Clément le crut mort, tant il respirait bas. Puis la respiration reprit, pénible et sifflante.

— Le ciel ! L’enfer ! Le ciel pour ceux qui croient, l’enfer pour les voleurs, les impudiques. Le ciel, donnez-moi le ciel, j’ai pardonné. »

Après une longue pause : « J’ai soif, de l’eau ! Donnez-moi de l’eau. »

Rien ne vient. La garde a dû s’absenter et le malheureux retombe dans le délire. « Le ciel pour moi, j’ai pardonné ; mais vous, riches, qui n’avez ni cœur, ni conscience, l’enfer pour vous. Là vous brûlerez sans que je vous en sorte. Toute l’eau du barrage n’éteint pas le feu du diable. Tout l’argent des États n’achètera pas le grand Juge. En enfer tous les Pilates, tous les Judas, tous les Caiphes, tous les Simons. »

Les mains crispées, les yeux hagards, le malheureux divague des mots sans suite où reviennent les noms de Lucette, de St-Méthode, Père Lézime, M. le Maire.