Page:Barré - L'emprise vol 2, Conscience de croyants, 1930.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
conscience de croyants

temps que lui durera son argent, puis il retourne au bois ou à la « drave », se gagner encore de l’argent qu’il dépensera de la même manière, jusqu’à ce qu’enfin il meure, usé de travail et aussi un peu de ses fêtes.

Il y a encore le fils de cultivateur ou colon. Le père a un lot où il vit et élève sa famille, mais les revenus ne peuvent suffire à amasser de quoi établir les fils, alors, ils vont s’en gagner ; puis un jour, ils laissent le chantier pour fonder un foyer, avoir une terre avec sa chaumière, un chez nous, une femme, des enfants.

Puis encore, il y a le colon dont le lot pas assez défriché ne peut faire vivre la famille, le cultivateur trop chargé de dettes ou d’enfants, qui va au chantier pour nourrir sa nichée. À celui-là, il faut une énergie peu commune pour ne pas devenir un vrai lumberjack, et cesser d’être un colon ou un cultivateur.

Au chantier, pendant des mois, un grand nombre perdent le goût du défrichement et